Jody Horcholle

Cette mesure est injuste et injustifiées pour plusieurs raisons. Il convient de rappeler que le réseau concerné par cette mesure représente 400.000 kms de routes secondaires !

1/ Lors de la campagne, le Président était contre cette mesure.

2/ Aucune expérimentation sérieuse n’a été réalisée ! Concernant la seule expérimentation en France, voici le lien d’Auto Plus qui la commente https://news.autoplus.fr/80-kmh-rapport-experts-Securite-routiere-Senat-1524365.html

Une étude au Danemark démontre justement le contraire. La vitesse est passée de 80 km/h à 90 km/h. Il est difficile de vérifier cette information. Dans d’autres pays le bilan n’apporte pas les résultats attendus.

Le Sénat a rendu un rapport concernant cette mesure. Il pointe le manque d’efficacité d’une mesure généralisée. http://www.senat.fr/notice-rapport/2017/r17-436-notice.html

3/ Ce ne sont pas les contrôles avec des radars automatiques qui vont lutter contre les comportements dangereux (alcool au volant, conduite sous l’emprise de stupéfiant). Pour cela, il faut une réelle présence des forces de l’ordre sur les bords de nos routes.

4/  D’ailleurs, il y a de plus en plus de dérives avec la privatisation des contrôles tant pour la vitesse que pour le stationnement. Il suffit de lire l’actualité sur les entreprises privées qui gonflent leurs chiffres et qui emploient des agents non assermentés.

Pour appliquer cette mesure, de plus en plus de contrôles vont être effectués par des sociétés privées.

Les fonctions régaliennes doivent être gérées uniquement par des agents compétents de l’État.

5/ De nombreux départements sont contre cette mesure. La Président du Conseil départemental de la Creuse refuse de changer les panneaux. Un département a supprimé la limitation de vitesse à 70km/h pour plus de d’homogénéité. Sont-ils tous irresponsables ?

6/ Uniformiser la limitation de la vitesse sans tenir compte de chaque route est injustifiable. Ce sont les départements qui sont les plus à même de fixer les limitations de la vitesse en consultant par exemple la DIR (Direction Interdépartementale des Routes) qui connait les zones les plus accidentogènes et peuvent également proposer des aménagements des infrastructures routières.

7/ Une répression routière excessive va provoquer encore plus de rejet de la classe politique. Des contraventions plus nombreuses pour de petits excès de vitesse.

8/ Une mesure qui pourrait provoquer des accidents avec une baisse d’attention avec cette vitesse. Une obligation de regarder son compteur plutôt que la route. Des voitures non adaptées pour cette vitesse. Une baisse de la vigilance. Impossibilité de dépasser les poids-lourds circulant à la même vitesse et pouvant ainsi coller les voitures. Des voitures écrasées entre les camions. Il est aussi possible d’envisager des dépassements trdangereux par des conducteurs excédés de suivre des camions. Des temps de parcours plus long.

9/ Une répression routière excessive avec plus de risques de perdre son permis. Le corolaire est l’explosion d’automobilistes conduisant sans permis et sans assurance. En zone rurale Le permis de conduire étant indispensable pour conserver son emploi. Son retrait peut remettre en cause l’emploi de l’automobiliste. L’absence de transport en commun est une réalité dans de nombreuses régions.

10/ Un coût pour les français sans compter les contraventions. Surconsommation puisque obligé de rouler en surrégime ou bien usure prématurée du véhicule en roulant en sous régime.
Temps allongé pour les transporteurs. Le coût sera reporté sur le client final. Au final il y aura une baisse du pouvoir d’achat. Du temps en plus pour les automobilistes 8 minutes 20 pour 100 kilomètres.

11/ Un déni de démocratie avec le vote pour la motion de rejet préalable de la proposition de loi visant à adapter les limitations de vitesse par les collectivités territoriales en fonction des zones dangereuses. Un débat aurait pu avoir lieu à l’Assemblée Nationale. Une étude d’impact aurait pu être réalisée afin de mieux appréhender de cette baisse de la limitation de vitesse.

J’ajoute que la Sécurité Routière, fait campagne en prétendant « 1 km/h en moins = 4 % de morts en moins »  Il s’agit d’une formule qui résultat d’une étude menée par Nilsson en 1982 portant sur les routes suédoise. Cette formule n’a jamais été validée par aucune autre étude sérieuse.

Peut-on formuler l’hypothèse suivante ? avec « 1 km/h en moins = 4 % de morts en moins » = « 25 km/h en moins = 0 morts sur les routes » ! et au-delà de 25 km/h en moins ?

Or, si l’on fait 90 – 25  nous obtenons une vitesse de 65 km/h. Or, les crashs tests pour un choc frontal sont réalisés à une vitesse de 64 km/h. Au-dessus de cette vitesse la chance de survie est faible.

Je tiens également à préciser que la campagne de la Sécurité indique que grâce à l’abaissement de la vitesse la distance de freinage sera plus courte. Je crois que tout le monde est d’accord. En revanche, les données publiées semblent dépassées. https://www.facebook.com/notes/contre-la-limitation-de-vitesse-%C3%A0-80-kmh/la-distance-de-freinage/1825551674134395/

Les causes d’un accident sont souvent multifactorielles. La vitesse est un facteur aggravant. En revanche, la vitesse comme seul facteur à l’origine d’un accident apparaît difficilement dans les études. En effet, l’alcool, les stupéfiants peuvent amener à circuler à une vitesse excessive et à perdre le contrôle du véhicule. Ce sont les comportements qu’il faut modifier. La vitesse peut donc être la conséquence d’un autre facteur.

Avec plusieurs mesures annoncées dans ce futur décret, comment sera-t-il possible de connaître le nombre de décès, peut-être évité, uniquement du fait de l’abaissement de la limitation de vitesse ? Il faut noter aussi que les innovations des constructeurs améliorent la sécurité des automobilistes. L’amélioration du bilan de la sécurité routière, prévu pour dans deux ans, pourrait également aussi s’expliquer par cet élément et non par l’abaissement de la limitation de vitesse.

Enfin pour conclure, En janvier 2018, selon les estimations provisoires de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), la mortalité routière a baissé en France métropolitaine. 235 personnes sont décédées en janvier 2018, soit 20 de moins qu’en janvier 2017 (-7,8%). Les autres indicateurs sont également en baisse.

 

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