Jody Horcholle

D’un côté, nous assistons à une campagne de la Sécurité Routière, pour défendre une mesure injuste et injustifiée, l’abaissement de la limitation de la vitesse à 80 km/h. D’un autre, nous apprenons le report de l’interdiction du glyphosate.

Concernant la limitation de vitesse, aucune étude sérieuse n’a été menée. Pourtant, elle va sauver des vies selon la campagne organisée par le Premier Ministre pour convaincre l’opinion publique.

Il suffit de consulter le rapport du Sénat pour constater le manque d’efficacité de cet abaissement de la limitation de vitesse de façon généralisée à l’ensemble du territoire.

D’ailleurs, il ne s’agit que d’une expérimentation, puisque cette mesure sera supprimée dans deux ans, si elle se montre inefficace ! C’est dire les certitudes qu’elle présente quant à son utilité.

Concernant la non interdiction du glyphosate, il existe des études. En mars 2015, l’évaluation du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé le glyphosate dans la catégorie des « cancérogènes probables » avant de présenter fin juillet une étude détaillée à ce sujet. L’agence estimait notamment qu’il existe des preuves démontrant une association entre l’exposition au glyphosate et le développement de cancers tels que le lymphome non hodgkinien et le cancer du poumon.

D’autres études ont été menées, notamment par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments, qui ont déclaré qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes pour établir un lien entre l’exposition au glyphosate et l’apparition de cancers. Le problème c’est que certaines études ayant déclaré le glyphosate sans risque ont été émaillées par des polémiques de conflits d’intérêts. Certaines études auraient été indirectement financées par Mosanto. Mosanto étant le producteur de ce produit.

Il semble difficile de déterminer si ce produit est, avec certitude, dangereux ou non pour la santé. Toutefois, il existe un doute sur ses effets sur l’homme. Il serait donc pertinent d’appliquer le principe de précaution.

D’ailleurs, pourquoi vouloir l’interdire dans 3 ou 5 ans s’il ne présente aucun danger ? Le fait seul, de vouloir l’interdire semble suffisant pour considérer comme légitime le doute sur sa dangerosité !

D’un côté, un produit dangereux pour la santé selon une étude, pourrait nous empoisonner n’est pas immédiatement interdit d’utilisation. D’un autre côté, une mesure reposant sur aucune étude, va s’appliquer et empoissonner la vie quotidienne de ceux qui habitent dans les zones rurales.

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