Jody Horcholle

Le bien-être de nos enfants, leur épanouissement et leur sécurité sont au cœur de nos préoccupations. Récemment, le gouvernement a proposé une solution pour adresser les défis de santé mentale chez nos jeunes : former nos enseignants à détecter les élèves psychologiquement instables.

Si l’intention de protéger nos enfants est louable, la méthode proposée me laisse perplexe, et je ne suis sans doute pas le seul. Demander à nos professeurs, déjà surchargés, d’assumer cette responsabilité supplémentaire me semble être une fuite en avant.

Soyons clairs : nos enseignants font un travail extraordinaire. Ils se dévouent corps et âme pour transmettre le savoir, éduquer et accompagner nos enfants au quotidien. Mais sont-ils formés, équipés et rémunérés pour devenir des psychologues ou des experts en santé mentale ? La réponse est non.

Ajouter une nouvelle mission à leur charge de travail déjà colossale, et très probablement non rémunérée, est non seulement injuste pour eux, mais c’est aussi une solution inefficace pour nos enfants. On ne peut pas demander à des professionnels de l’éducation d’être simultanément des experts en psychologie infantile. Ce n’est pas leur métier.

De plus, une question essentielle se pose : en cas de non-détection d’un problème, le référent nommé – qu’il soit enseignant ou autre membre du personnel – sera-t-il tenu responsable ? Cette perspective, si elle se concrétisait, ajouterait une pression insupportable et un risque juridique important sur des personnes dont le rôle principal n’est pas celui-ci. Il est crucial que nous évitions de créer un système où la peur de la faute se substitue à l’aide effective.

Plutôt que d’alourdir le fardeau de ceux qui sont déjà en première ligne, ne devrions-nous pas investir dans de véritables professionnels ? Embaucher davantage de psychologues scolaires, de conseillers d’orientation, d’assistants sociaux – des experts dont c’est le métier de détecter, d’accompagner et d’orienter les jeunes en difficulté. C’est la seule approche qui garantira une prise en charge adéquate et professionnelle de nos enfants.

Il est temps d’apporter des réponses structurelles et durables aux défis de la santé mentale de notre jeunesse. Cela passe par un renforcement significatif des équipes pluridisciplinaires au sein de nos établissements scolaires, et non par le transfert de responsabilités à des personnels déjà à bout.

Nos enfants méritent le meilleur accompagnement possible, et nos enseignants méritent de pouvoir se concentrer sur leur mission première : enseigner.

Quelle est votre opinion sur cette question cruciale ? N’hésitez pas à partager vos réflexions.

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