Dans l’actualité récente, la question de la sécurité de nos écoles a refait surface, et une solution technique est souvent mise en avant : les portiques de sécurité. Cependant, je crois qu’il est temps de regarder au-delà de cette approche coûteuse et, il faut bien le dire, souvent inefficace.
Le coût et l’inefficacité des portiques de sécurité
Combien de millions d’euros ont déjà été investis dans ces dispositifs qui, au final, ne semblent pas apporter la sérénité promise ? Imaginons un instant le coût : avec un prix moyen de 100 000 euros par établissement, et environ 12 000 établissements scolaires en France, cela représente un investissement initial de 1,2 milliard d’euros. C’est un gouffre financier pour nos budgets publics.
Mais le problème ne s’arrête pas là. Les portiques de sécurité sont non seulement un coût exorbitant, mais leur efficacité est également discutable. Ils créent un sentiment de surveillance constante, transformant nos établissements scolaires en forteresses, plutôt que des lieux d’apprentissage et d’épanouissement. Pire, ils peuvent être contournés ou devenir des points de congestion, voire des cibles. La sécurité ne se résume pas à un simple contrôle d’accès.
En plus de l’aspect financier, ces portiques génèrent de longues files d’attente à l’entrée des établissements. Non seulement cela pose un problème logistique majeur pour la gestion des flux d’élèves, mais cela peut aussi créer des situations dangereuses, en regroupant un grand nombre de personnes au même endroit, ce qui les rendrait potentiellement vulnérables.
Et qu’en est-il de leur capacité à réellement prévenir l’introduction d’armes ? Les chiffres récents sont éloquents. Depuis le 26 mars, sur 6 002 fouilles inopinées menées par les équipes de sécurité, 186 couteaux ont été trouvés. Ces chiffres, bien que préoccupants, démontrent que les fouilles ciblées et la présence humaine sont efficaces pour identifier les menaces, bien plus que des dispositifs fixes qui peuvent être facilement déjoués.
Renforcer les équipes mobiles de sécurité : une approche humaine et efficace
Plutôt que d’investir dans des machines coûteuses, je propose de renforcer et de transformer en profondeur les équipes mobiles de sécurité du rectorat. Mettons l’humain au cœur de nos dispositifs de prévention et de gestion des crises.
Concrètement, cela signifie :
- Une présence accrue dans les établissements : Fini les interventions ponctuelles et réactives. Nos équipes de sécurité doivent être intégrées à la vie scolaire, présentes au quotidien. Cela permettrait des fouilles aléatoires et ciblées si nécessaire, effectuées avec discernement et respect de la dignité des élèves, et non une fouille systématique qui infantilise tout le monde.
- Du personnel qualifié et formé à la gestion des violences : Face à des situations de violence, il est impératif d’avoir des professionnels capables d’intervenir avec sang-froid et expertise. Ces agents ne seraient pas de simples gardiens, mais de véritables médiateurs, formés aux techniques de désescalade, à la psychologie de l’adolescence et à la gestion de crise.
- Créer du lien avec les élèves : La sécurité ne se décrète pas, elle se construit. En ayant une présence régulière et bienveillante, ces agents pourraient établir une relation de confiance avec les élèves. Ils deviendraient des interlocuteurs privilégiés, à même de repérer les signaux faibles, de prévenir les tensions et de désamorcer les conflits avant qu’ils ne dégénèrent. Un agent de sécurité présent et respecté est bien plus efficace qu’un portique froid et impersonnel.
La sécurité de nos enfants est une priorité absolue. Mais elle ne doit pas être un prétexte pour dépenser sans compter dans des solutions techniques inefficaces. Investissons dans l’humain, dans la formation, dans la présence et dans le lien. C’est en renforçant nos équipes mobiles de sécurité que nous bâtirons des écoles réellement plus sûres, où nos élèves pourront apprendre et grandir sereinement.
Qu’en pensez-vous ? Je suis curieux d’avoir votre avis sur cette approche.
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