Jody Horcholle

Les gilets jaunes se félicitent de leur mobilisation du 17 novembre. Les chiffres officiels annoncent la participation de plus de 280.000 personnes. Un chiffre relativement élevé mais moins important que pour la « Manif pour tous ». Toutefois, ce mouvement remporte le soutien de près des 3 / 4 de la population. Il se répartit sur l’ensemble du territoire, aussi bien en zone rurale qu’en zone urbaine.

L’augmentation des taxes sur les carburants, point de départ de la cristallisation des mécontentements, revient en boucle dans les revendications. La colère des français s’exprime à travers leurs demandes et exigences variées parfois contradictoires. Certains citoyens formule le souhait de payer moins d’impôt mais veulent plus de services publics. D’autres, réclament une hausse de leur pouvoir d’achat et dénoncent l’augmentation des prix de certains produits (gaz, carburant, mutuelle…). Des réclamations plus inattendues émergent. Les français veulent plus de respect, de considération.

Le sentiment de ne pas être écouté par la classe politique apparait régulièrement dans les commentaires des manifestants. L’expression, pas si nouvelle, de la France d’en haut et la France d’en bas, semble encore plus d’actualité aujourd’hui qu’hier.

D’un côté des politiques préparant l’avenir, la transition écologique approuvée par la majorité des français, se retrouvent confrontés à une France dont la principale préoccupation quotidienne consiste à pouvoir « boucler » ses fins de mois. La classe moyenne exprime également ses préoccupations, à travers ce mouvement, en constant devoir toujours payer plus de taxe, mais en bénéficiant trop rarement, des avantages destinées aux plus pauvres. Une classe moyenne pas assez pauvre, mais encore trop riche, pour obtenir des aides !

Les gilets jaunes exercent le droit de manifester, mais certains d’entre eux entrave totalement la circulation et porte atteinte aux droits des non manifestants. Il faut également noter des actes de violences physiques, verbales et matériels à l’encontre des usagers de la route souhaitant exercer leur droit de circuler. Les français soutiennent ce mouvement mais ne souhaite pas forcément se retrouver pris au piège dans des interminables bouchons et peuvent vouloir se rendre à leur travail. Ce mouvement gagnerait encore bien plus en popularité si celui-ci n’entravait pas les libertés individuelles de l’ensemble de nos concitoyens.

Ainsi, de nombreuses contradictions surgissent au travers de ce mouvement citoyen. Chacun semble d’accord pour préparer la transition écologique mais de nombreuses voix s’élèvent pour contester la méthode utilisée. Les français approuvent ce mouvement mais dénoncent les blocages illégaux. Certains revendications paraissent également contradictoires (moins d’impôts et plus de services publics).

Le gouvernement doit écouter la contestation des français et y répondre sans quoi le fossé entre les citoyens et les élus va s’accroître. Les gagnants de cette opposition seront essentiellement les partis extrémistes. La présence de certains de leurs adhérents ne fait nul doute dans les barrages d’hier. Une majorité des gilets jaunes se veut apolitique et se revendique de représenter un mouvement citoyen. Il semble important pour eux de prendre garde à une récupération politicienne afin de ne pas perdre l’âme de leur mouvement citoyen.

De ce constat, nous pouvons en tirer la conclusion suivante. Les citoyennes ne trouvent plus dans leurs représentants politiques ou syndicaux des personnes susceptibles de les représenter. La confiance semble perdue. Il conviendrait à nos élites de s’interroger sur les principales raisons de cet état de fait.

Aujourd’hui, plusieurs questions se posent. Comment agréger les différentes revendications, parfois contradictoires, afin de pouvoir y répondre ? En l’absence d’interlocuteur connu avec qui le gouvernement peut négocier ? Voilà, les défis auxquels le Premier Ministre devra répondre.

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